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Egypte: L'unité nationale est le rempart qui protège la patrie contre les conspirations (MENA)
LE CAIRE, 26 nov (MENA) - Les musulmans et coptes d'Egypte sont parfaitement conscients du fait que l'unité nationale est le rempart inexpugnable qui protège la patrie et le peuple, face aux conspirations et aux tentatives de semer la zizanie, de désinformer l'opinion publique et de répandre le chaos pour détruire l'Etat, ont affirmé les participants au colloque organisé mardi par l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA) sous le thème "Vivons ensemble dans le respect mutuel", modéré par le PDG de l'Agence, Ali Hassan, à l'initiative du ministre des Wakfs, Mohamed Moukhtar Gomaa.
L'Etat et les jeunes d'Egypte sont unis face aux défis et toute tentative visant à déchirer le tissu national a été vouée à l'échec, ont indiqué les participants, qui appellent à travailler ensemble, conformément à la notion de la "citoyenneté égalitaire", à sauvegarder le pays, à œuvrer à sa promotion, à réfuter les allégations des groupes terroristes et à coopérer dans le cadre d'une stratégie globale conjointe.
Le ministre des Wakfs, M. Gomaa a fait savoir que la citoyenneté était l'un des principaux axes du travail de prédication et d'information ainsi que des stages de formation du ministère.
"Nous avons fait de la citoyenneté égalitaire et de l'enracinement des fondements de la loyauté et de l'appartenance notre ligne d'action constante...la légalité de l'Etat national est également l'un de nos axes principaux", a indiqué M. Gomaa, précisant que la plupart des thèmes des ouvrages du ministère étaient basés sur ces sujets.
Le ministère travaille avec Al-Azhar, Dar el-Iftaa, les écoles soufies et les églises pour faire de cette notion citoyenne - qui est l'un des facteurs essentiels de stabilité, de sécurité et d'essor des pays- une culture nationale, a-t-il ajouté.
Cette notion exige qu'aucune discrimination ne soit faite entre les citoyens en raison de la religion, de la couleur, du genre et de la race et signifie la croyance en la pluralité nationale et la diversité qui sont une source de richesse pour la nation, a-t-il dit.
Pour sa part, le ministre de la jeunesse et des sports, M. Ashraf Sobhy a estimé que l'Etat et les jeunes égyptiens étaient tous unis face aux défis et que personne ne pouvait ébranler le tissu national, soulignant que de telles tentatives se terminaient toujours par un échec.
"Nous coopérons toujours avec le ministère des Wakfs, Al-Azhar, l’église copte et les institutions de la société civile pour créer une harmonie entre les jeunes et ériger un rempart imprenable contre les tentatives de déstabiliser l'Egypte à l’intérieur et à l’extérieur", a souligné M. Sobhy.
La jeunesse représente 65% de la population et c'est un nombre considérable de personnes qu'il faut orienter et éclairer dans le cadre de la vision fixée à cet égard par le président de la République, a-t-il renchéri.
"Le chef de l'Etat éprouve de l'estime envers le rôle de la jeunesse dans la construction du pays et mise sur leur prise de conscience sur les réseaux sociaux pour faire face aux tentatives de semer la sédition et détruire la société, raison pour laquelle nous avons lancé la campagne "Ensemble, faisons face" à l'adresse des jeunes sur les réseaux sociaux" a-t-il poursuivi.
"Sur le front intérieur, nous devons faire preuve de plus de cohésion et c'est ce que notre ministère s’évertue à réaliser en coopération avec les différentes institutions religieuses que ce soit Al-Azhar ou l’église copte afin de créer une génération ayant une personnalité intégrée et équilibrée psychologiquement, physiquement et socialement aussi bien au sein de la famille, l’école, l’université, la mosquée que dans les clubs de sport", a expliqué le ministre.
"Nous tenons également des colloques interactifs avec les jeunes conformément aux directives présidentielles que nous recevons et l'initiative "Ensemble, faisons face" nous permet de contrer le fanatisme, le sport étant un moyen d'influence rapide et largement couvert par les médias", a fait savoir le ministre.
Prenant la parole, le mufti d'Egypte et président du secrétariat général des maisons et des institutions de la fatwa dans le monde, Chawky Allam a fait savoir que le pays connaissait actuellement un exemple intégré de cohésion entre les différentes catégories du peuple.
Le colloque révèle la réalité de la société égyptienne qui vit dans une atmosphère de paix sociale, d'harmonie et de force reposant sur trois axes celui de l'homogénéité sociale, du rôle des fatwas et de la législation.
Avant d'être un devoir prôné par les religions, ressusciter l'amour , la tolérance, la coexistence et le respect de l'autre est un impératif humain; ni civilisation ni civisme ni progrès de l'humanité ne sont possibles sans le respect mutuel et la cohabitation pacifique, qui sont des exigences du quotidien, au vu des crises que vit le monde en raison de l'absence de ces principes, a insisté le mufti.
L’écrivain-journaliste et PDG de l'Agence de presse du Moyen-Orient, M. Ali Hassan a estimé que Musulmans et Chrétiens en Egypte vivaient en parfaite harmonie et réalisaient entièrement le fait que notre unité était notre mur protecteur face aux conspirations qui visent notre patrie, notre unité, aux tentatives désespérées de semer la sédition et le chaos et d'induire en erreur l’opinion publique dans le dessein de faire tomber l'Etat.
"Le grand peuple d'Egypte a prouvé durant la révolution du 30 juin son amour pour sa patrie et son souci de préserver la sécurité et la stabilité du pays et de vivre dans une ambiance d’harmonie et de sérénité; il a réussi à débarrasser le pays du régime de la Confrérie terroriste qui durant sa gouvernance a procédé systématiquement à l'exclusion et à la diffusion de la zizanie pour accaparer le pouvoir et y rester pour bien longtemps".
"Musulmans et Coptes ont œuvré main dans la main à protéger les sanctuaires religieux sans distinction et les rapports qu'ils entretiennent n'ont jamais été sujets à des discordes tout au long de plus de 1400 ans, à l'exception des menées du régime des Frères ayant cherché à désunir les Égyptiens à travers ses publications et ses opinions, quoique le peuple d'Egypte ne s'est pas laisser faire..."
A cet égard, M. Hassan a ajouté" Nous ne pouvons pas oublier les propos tenus par sa sainteté le pape Tawadros lorsque la confrérie a mis le feu dans des églises à Minia +une patrie sans églises vaut mieux que des églises sans patrie+ et nous nous souvenons toujours des paroles de sa sainteté, le pape Chenouda +l'Egypte est une patrie qui vit en nous avant d’être une patrie dans laquelle nous vivons+..."
"La prise de conscience des Égyptiens s'est accrue et nous devons nous mobiliser pour déjouer les complots terroristes, a indiqué M. Hassan, soulignant que tous les appels à renverser l'Etat lancés par les ennemis du pays s’étaient soldés par un échec".
"Le chef de l'Etat accorde un grand intérêt à sauvegarder l’unité nationale et à faire primer la fraternité, le respect mutuel, l’égalité, la citoyenneté et l'harmonie entre les composantes du peuple et a opéré des amendements législatifs pour traiter des problèmes remontant à des décennies s'agissant notamment de la construction et la restauration des églises" a affirmé M. Hassan.
"Le peuple d'Egypte est conscient que les réalisations et méga-projets nationaux entrepris dans l'ensemble de la république, couplés de l’amélioration de la performance dans les domaines socio-économique, sanitaire et éducatif visent avant tout l’intérêt de tous les Égyptiens sans exception... et il réalise également que les ennemis de l'Egypte ciblent les Égyptiens dans leur ensemble et que la preuve en était les attaques menées contre les mosquées et les églises", a conclu le PDG de la MENA.
Le chef de la communauté évangélique, André Zaki a rappelé que l'histoire de la société égyptienne montre qu'elle a toujours été pluraliste et diversifiée et que la religion y a jouit -de tout temps- d'une sacralité particulière et, la respecter, est une ligne rouge que personne ne pouvait franchir.
En regardant ce qui se passe dans de nombreux endroits du monde, nous constaterons des exemples de liberté incontrôlée faisant fi de ce qui est sacré pour les autres et de leurs libertés de culte...ce que nous voyons tous les jours sur les réseaux sociaux nous montre à quel point il est nécessaire de communiquer avec les jeunes égyptiens pour renforcer les constantes du respect de la religion, de la sacralité de la foi et de la cohabitation avec l'autre qui est différent, a-t-il dit, soulignant le grand rôle des médias pour développer la prise de conscience de cette tranche d'âge à cet égard.
Les réseaux sociaux ont désormais une force et une capacité illimitées à influencer la culture des individus, et notamment des jeunes, leur comportement et leurs idées, la plupart de leurs principes et de leurs convictions sont devenus dans ces plateformes des conceptions modifiables par des influenceurs; les internautes sur ces réseaux ne se contentent plus de vivre dans la société mais d'y engendrer de nouvelles formes d'existence sociale.
Le retour en force de la religion dans le virtuel n'a pas été fait de manière traditionnelle comme elle avait été auparavant enseignée dans la vie réelle, et, vu cette nouvelle donne médiatique, les institutions religieuses ont un rôle considérable qui est de répandre la culture de la modération, de la tolérance et de l'acceptation de l'autre et de lutter contre l'extrémisme religieux.
Il faut avouer que les jeunes ont besoin d'être profondément sensibilisés à l'importance de la religion et de comprendre le patrimoine religieux de manière correcte, ils ont besoin de voir des exemples de dialogue plutôt que d'apprendre par cœur, a-t-il fait savoir.
Le chef du Centre copte orthodoxe, l'abbé Ermia a pour sa part fait remarquer que la coexistence entre les membres de la même société était incontournable pour la stabilité et la sécurité de celle-ci.
La coexistence pacifique dans une société lui donne la force d'affronter les défis, de surmonter les obstacles et les difficultés qu'elle rencontre et lui permet de réussir, a-t-il renchéri, assurant que les religions prônaient directement et clairement la paix et appelaient à l'instaurer.
Le président Abdel Fattah Al-Sissi a tenu à construire une église et une mosquée dans la nouvelle capitale administrative et avait invité le pape Tawadros, pape d'Alexandrie et patriarche de la prédication de la Saint-Marc, et le grand imam d'Al-Azhar, cheikh Ahmed Al-Tayyeb à prononcer des allocutions à cette occasion, a rappelé le dignitaire copte.
Pour sa part, M. Abdel-Hady el-Qassabi, le chef des méthodes soufies, a estimé que le vivre-ensemble était l'une des plus importantes questions abordées sur la scène internationale que ce soit sur le plan religieux, politique ou humain et que le monde avait vécu ces derniers temps des conflits et des séditions alimentées par des idéologies diaboliques et des convoitises politiques et économiques au point que les théories de la fragmentation, de la violence, de la divergence et de la génération des conflits sont devenues une industrie dotée de ses propres outils et soutenue par des médias corrompus et la désinformation.
"Tout cela a affecté la vie des populations qui ont traversé de nombreuses guerres à commencer par la deuxième guerre mondiale suivie par d'autres conflits armés qui ont conduit à l'effusion du sang et au moment où l’humanité aspirait à la paix et au respect, une deuxième vague systématique appelée "terrorisme" a vu le jour en ayant dans son viseur la cohabitation pacifique et dès lors le meurtre des innocents s'est poursuivi.. la pauvreté et la misère se sont répandues et le nombre de veuves et de sans-abris s'est multiplié".
"Il est déplorable que ce terrorisme soit exercé sous le couvert de la religion qui est innocente des scissions, du meurtre et de l'effusion du sang... toutes les religions ont prohibé le meurtre à commencer par les dix commandements de Dieu à Moïse passant par les injonctions de Jésus-Christ et le sermon d'adieu du prophète Mohammad (PSL)".
M. El-Qassabi a appelé les dirigeants du monde entier, les intellectuels et penseurs à diffuser la culture de l'amour, de la cohabitation et de la paix, estimant que Dieu avait créé la Terre pour qu'elle nous assimile tous et qu'il valait mieux diriger les moyens mobilisés pour déclencher les guerres et les conflits vers l'enseignement, la santé et la lutte contre la famine.
Mme Marcel Lucas, député et membre du comité de la coordination des jeunes des partis a considéré que le vivre-ensemble constituait la base pour bâtir des sociétés stables et avancées faisant prévaloir des principes comme le respect de l'opinion de l'autre, le règlement des différends et l'interaction réciproque entre partenaires.
Mme Lucas a souhaité que la culture du vivre-ensemble soit enracinée dès l'enfance à travers le ministère de la culture tout particulièrement qui est l'un des vecteurs les plus influents pour promouvoir ce principe.
L'écrivain et académicien, Sameh Fawzi a pour sa part expliqué que les discours de haine circulaient sur la toile dans toutes les sociétés, dans les pays développés et ceux moins développés; les personnes ne sont plus des récepteurs de l'information, comme il était le cas dans les médias traditionnels, mais y interagissent directement via l'écran, raison pour laquelle des chercheurs ont demandé aux internautes de réfléchir avant d'écrire quoi que ce soit.
Nous aurons certes besoin d'adopter une flopée de mesures pour que le net soit débarrassé des instigations à la haine et à la violence, c'est une question de portée mondiale et locale, a-t-il dit, assurant que le problème résidait non seulement dans le mauvais usage des réseaux sociaux et mais dans la composante des internautes qui sont majoritairement des jeunes.
Il a fait état des initiatives locales de développement qui unissent les citoyens pour lutter contre la pauvreté et pour améliorer les conditions de vie, ajoutant que le développement construisait dans ce cas "un capital social" commun aux citoyens qui les aidait à affronter ensemble les crises et qui fondait une cohabitation positive.
La secrétaire du Sénat, Phibbie Fawzi a précisé qu'un débat diversifié et riche serait engagé dans la Chambre haute du parlement sur la reconstruction de l'Egyptien, démarche qui constitue l'investissement le plus important dans lequel la direction politique déploie le maximum d'efforts, malgré ses lourdes responsabilités dans les secteurs du développement et des services.
La diversité culturelle est le gage du respect de la culture, de la race et de la religion de l'autre et la clé de la coexistence qui permet de réaliser de nombreux bonds qualitatifs, a-t-elle dit.
De son côté, Ahmed Fathi, député et membre du comité de coordination des jeunes des partis, a affirmé que le comité avait une vision claire du respect de l'autre qu'il envisage d'appliquer non seulement à ses membres mais aux élèves, appelant l'élite politique et religieuse en Egypte à se focaliser sur les centres d'intérêt des jeunes.
Après avoir pris acte des idées des jeunes universitaires et écoliers, le comité a projeté de créer une plateforme regroupant les unions estudiantines pour former un gouvernement parallèle, notamment que ces unions ne connaissent jusqu'à présent ni le nombre ni le rôle des ministères égyptiens, a-t-il repris.
Le comité a pour rôle d'entraîner et de sensibiliser les jeunes pour pouvoir se prononcer aux élections - dès qu'ils seront gradués- et cible surtout ceux d'entre eux qui ont une vision sombre et qui sont fanatiques en religion, en sport ainsi que sur le plan intellectuel, a-t-il conclu.
Traduit et rédigé par: Mohamed Abdel-Hady et Mona Shoukry