• La Banque européenne d'investissement (BEI)
    La Banque européenne d'investissement (BEI)

LE CAIRE, 30 oct (MENA) - La décision du président Abdel Fattah Al-Sissi de lever l'état d'urgence impactera positivement l'économie de l'Egypte et sa capacité à attirer des investissements, a affirmé jeudi le chef du bureau de la Banque européenne d'investissement (BEI) au Caire, Alfredo Abad.

Une telle mesure est de nature à renforcer la confiance des investisseurs dans l'économie égyptienne, ce qui est assurément dans l'intérêt du pays et des investisseurs étrangers, a indiqué Abda, dans une déclaration exclusive à l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA), en marge du colloque organisé par la Banque sous le thème "Outils et perspectives de financement durable pour les projets de l'eau" dans le cadre de la Semaine de l'eau du Caire.

Les institutions multilatérales telles la BEI ont de grandes attentes en ce qui concerne la tenue de la COP 27 en Egypte, qui sera une grande occasion pour celle-ci d'avancer ses idées concernant la lutte contre le changement climatique, a-t-il poursuivi.

Ce dossier est d'une grande importance pour la BEI dont la feuille de route en fait "la banque du climat" car elle étudie, avant tout, l'effet écologique dans toutes ses opérations, en vertu de son plan 2021-2025, a-t-il dit avant d'ajouter que l'UE œuvrait pour parvenir à zéro émission nette en 2050 et que la COP 27 serait une bonne occasion pour l'action conjointe entre la BEI et l'Egypte afin d'atteindre cet objectif.

Le portefeuille de la BEI, depuis le début de ses opérations en Egypte il y a 40 ans, s'évalue à 7,5 milliards d'euros répartis dans divers secteurs dont le transport, l'eau, l'énergie et les PME; un paquet financier de 1,5 milliard d'euros avait été versé au pays dès l'émergence de la pandémie du coronavirus à l'appui des PME, a fait savoir le responsable.

Concernant l'appui de la Banque aux projets de l'eau en Egypte au vu de l'intransigeance de l'Ethiopie dans les négociations sur le barrage de la Renaissance (GERD), Abad a indiqué que ce secteur était l'un des plus importants captant l'intérêt de la Banque qui a injecté plus d'un milliard d'euros dans les projets de drainage et d'épuration de l'eau au Fayoum, Kafr El-Cheikh et à l'ouest d'Alexandrie.

Quant aux projets de dessalement de l'eau, la BEI est prête à étudier les possibilités de les financer, tout en continuant à soutenir les projets d'irrigation et de stations d'épuration de l'eau; la banque est disposée à soutenir les priorités du gouvernement égyptien dans ce secteur et n'a aucun inconvénient à financer les projets respectant les critères de développement durable, non seulement financièrement mais aussi économiquement et écologiquement, a-t-il expliqué.

L'Egypte, a-t-il repris, a fait de grands progrès dans le domaine de l'économie verte, et, cette volonté de conforter cette tendance et d'entreprendre des projets respectueux de l'environnement est d'ailleurs ressentie par les responsables de la banque dans leurs discussions avec le gouvernement.

La BEI salue l'émission d'obligations vertes par l'Egypte pour la première fois dans la région et en Afrique, une démarche d'ailleurs très importante pour la Banque qui a été la première institution financière multilatérale à faire ce pas en 2006, a-t-il précisé, assurant que l'institution s'était réjouie que l'Egypte ait pris une telle initiative qui est censée affecter des fonds aux projets verts.

La BEI a débloqué plus d'un milliard d'euros en faveur de 13 projets dans le secteur de l'eau et du drainage sanitaire en Egypte, en tête desquels un projet à Kafr El-Cheikh sur une distance de 100 km le long de la côte de la Méditerranée, incluant l'agrandissement de trois stations d'épuration et le prolongement des conduits de drainage de 694 km.




Traduit et rédigé par: Mona Shoukry