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Le président Abdel Fattah Al-Sissi
CHARM EL-CHEIKH, 07 nov (MENA) - Le monde a besoin de faire face aux lourdes répercussions du changement climatique sur l'humanité, étant l'une des questions internationales les plus pressantes, a affirmé le président Abdel Fattah Al-Sissi dans son discours d'ouverture devant la COP27 qui se tient dans la ville de Charm El-Cheikh du 6 au 18 novembre courant.
"Cet événement se tient à Charm el-Cheikh, ville de la paix, impliquée dans la transition verte et vers où tous les regards sont portés dans l'attente d'aboutir à des résultats améliorant les conditions de vie de millions de personnes et favorisant la création d'un environnement propre et durable et un climat répondant aux exigences des peuples en matière de croissance sans toutefois altérer les ressources de notre monde, que nous devons développer et rendre plus durables", a-t-il ajouté.
"Nous partageons avec les dirigeants ici présents à Charm el-Cheikh un seul objectif et des millions nous suivent de par le monde devant les écrans et se posent des questions difficiles auxquelles nous sommes là pour répondre à la lumière des crises climatiques qui s'amplifient dans des zones séparées du monde".
"Les catastrophes s’enchaînent en passant d'une région à une autre et nous devons nous interroger si nous sommes proches de nos objectifs et avons assumé nos responsabilités en tant que dirigeants pour gérer un défi d'une telle ampleur, a-t-il indiqué.
"Nous sommes prêts à travailler avec tous les Etats pour conforter les valeurs de l'action commune dans tous les domaines...nous assumons aussi une responsabilité en tant que leaders du monde pour traiter les problèmes les plus graves du siècle, a-t-il encore dit.
Le président Al-Sissi a poursuivi: "je suis convaincu que vous êtes ici aujourd'hui pour répondre aux questions et préoccupations de millions de personnes dans le monde, qui souffrent plus que jamais de catastrophes climatiques dont la fréquence et l'intensité évoluent de jour en jour sur l'ensemble de notre planète".
"Une catastrophe se termine à un endroit et une autre émerge ailleurs, faisant des milliers de victimes, de blessés et de déplacés, et causant des pertes matérielles considérables, comme si le monde était devenu le théâtre d'une manifestation continue de souffrance humaine dans ses formes les plus extrêmes", a-t-il renchéri, se demandant : n'est-il pas temps que ces souffrances ne cessent ?
"La question que nous devons nous poser est de savoir si nos ambitions sont atteignables...certainement cela n'est pas impossible mais exige une volonté réelle et une bonne foi pour renforcer l'action climatique commune et traduire les conclusions de cette conférence en réalité tangible".
"Nous avons besoin de transcrire en actes les objectifs de l'accord de Paris et de passer des slogans et de la parole à la mise en oeuvre juste et efficace car nos peuples attendent de nous des actions rapides, justes et efficaces pour réduire les gaz à effet de serre et développer l'adaptation au changement climatique ainsi que la mobilisation des financements pour les pays en développement qui souffrent le plus de ce phénomène, raison pour laquelle le thème de cette conférence est celui de "la mise en oeuvre" et c'est l'objectif autour duquel doivent converger nos efforts".
"Malgré tous les défis que nous avons affrontés dernièrement et qui persistent toujours, ainsi que les autres facteurs qui jettent le doute et l'incertitude sur notre capacité à protéger notre planète d'une hausse de température de 2,5 à 3 degrés celsuis, d'autres éléments nous encouragent à garder espoir de bâtir un meilleur avenir pour la postérité qui n'a pas à payer pour des erreurs qu'elle n'a pas commise".
"Les peuples réalisent désormais l'ampleur des enjeux et le prix cher de l'inaction...les gouvernements sont conscients de leurs obligations dans les limites de leurs capacités et en coopération avec un secteur d'affaires et une société civile, qui possèdent les instruments pour exercer un rôle-clé dans ce cadre".
"Nous avons inclus nos propres ambitions dans la stratégie nationale de l'Egypte pour la lutte contre le changement climatique et œuvrons assidûment à l’accélération de la transition verte en augmentant la part du renouvelable et en développant les transports propres.... Nous avons opéré une transformation structurelle dans nos lois, législations et mécanismes d'action gouvernementale afin de promouvoir les investissements verts et l'économie verte, bas carbone".
"Je souhaite vous faire part en toute franchise de préoccupations que nous ne devons pas perdre de vue ou oublier car notre capacité, en tant que communauté internationale à avancer de manière unifiée et cohérente vers la concrétisation de nos engagements, selon l'accord de Paris, est tributaire du degré de confiance que nous entretiendrons mutuellement, et de ce fait, il est primordial que les pays en développement dans notre continent ressentent que leurs priorités sont prises en considération afin qu'ils puissent honorer leurs engagements dans la limite de leurs moyens et en fonction d'un financement octroyé partant du principe de la responsabilité commune mais différenciée".
"Les pays avancés doivent adopter des démarches sérieuses pour s'acquitter de leurs engagements en faveur du financement climatique et entreprendre des mesures pragmatiques pour réussir une transition équilibrée vers l'économie verte, tentant compte des particularités de chaque pays".
"Votre présence ici aujourd'hui est en soi un message illustrant l’intérêt que vous portez à l'action climatique et qui j'espère se traduira dans vos positions de manière cohérente.. raison pour laquelle je vous exhorte d'adresser des messages sans équivoque au monde entier qui attend beaucoup de nous, comportant des mesures précises sur la question des engagements".
"Nous avons besoin d'élever nos contributions déterminées au niveau national (CDN) pour réduire les émissions de CO2 et lancer des initiatives ambitieuses et efficaces rassemblant tous les acteurs autour d'objectifs clairs en matière d'adaptation, de financement et de suivi", a proposé le président Abdel Fattah Al-Sissi.
Traduit et rédigé par
Mohamed Abdel-Hady et Mouchira Agayby