• Le ministre de l'Approvisionnement lors d'un entretien accordé à Ali Hassan, PDG de l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA)
    Le ministre de l'Approvisionnement lors d'un entretien accordé à Ali Hassan, PDG de l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA)

LE CAIRE, 08 oct (MENA) - Le ministre de l'approvisionnement et du commerce intérieur, Ali el-Messelhi a révélé que les directives données par le président Abdel Fattah Al-Sissi de hausser les reserves en denrées stratégiques comme le blé de manière à couvrir les besoins de six mois au lieu de trois avaient permis à l'Egypte de surmonter les repercussions de la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine.

1,8 milliard de USD avaient été débloqués avant le lancement du programme de réforme économique et la dévaluation de la monnaie pour augmenter les reserves en denrées de base, a expliqué le ministre lors d'un entretien accordé à l'écrivain-journaliste, Ali Hassan, PDG et rédacteur en chef de l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA).

Lorsque la pandémie de covid a éclaté, cela a produit un impact sur les logistiques que sont le transport, les navires, les avions dont l'activité a été suspendue pour un mois et sans nos reserves et nos silos récemment installés, nous aurions traversé une période difficile, a poursuivi le ministre, déplorant les informations imprécises ayant avancé l'éventualité d'une crise alimentaire à laquelle l'Egypte serait confrontée.

La pandémie a grevé la production dans l'ensemble des pays du monde notamment en Europe où l'activité agricole et industrielle s'est amoindrie et l'offre était limitée par rapport à la demande, a rappelé le ministre.

Les cours du blé ont atteint des niveaux très élevés durant les deux premières semaines de la guerre russo-ukrainienne passant de 340 USD/tonne à 540 USD et les silos ont servi de rempart pour absorber ces chocs que ce soit pour le blé ou l'huile alimentaire.

L'inflation actuelle-a-t-il ajouté- est due à la hausse des prix des matières premières et intrants utilisés dans la fabrication de certains produits de base.

"Nous avons constaté également un manque dans les livraisons de sucre et de l'huile alimentaire car certains pays comme les Etats-Unis utilisent l'huile végétale pour produire le biogaz et le sucre pour fabriquer l'éthanol, comme sources d'énergie propre, d'autant plus que l'Ukraine exportait à elle seule, avant la guerre, 30% de la production d'huile dans le monde".

Tous ces facteurs ont touché toutes les classes de la société, raison pour laquelle, l'Etat est intervenu en initiant des programmes sociaux comme "Solidarité et Dignité" qui offre un soutien en espèces aux citoyens démunis et auquel devrait être intégrés prochainement 500 mille nouveaux ménages, en plus de 400 mille autres soutenus par des ONG et OSC, a noté le ministre.

Les cartes de rationnement constituent aussi un second facteur de soutien et nous avons procédé à l'identification des personnes les plus en besoin en intégrant notamment dans ces cartes les personnes dont les revenus ou les retraites sont en deçà de 2700 LE et 2500 LE, respectivement, ainsi que les veuves, les chômeurs et les intermittents, il s'agirait en tout de 8,1 millions de ménages soit 36 millions de bénéficiaires.

Nous avons maintenu le prix de la galette de pain subventionné à 5 piastres et cela nous coûte près de 51 mds de LE et parfois plus en fonction de l'évolution des cours du blé, des hausses qui sont de l'ordre de 22 mds de LE durant certaines périodes.

Expliquant que l'Egypte disposait d'un stock suffisant de sucre et d'huile alimentaire couvrant ses besoins pour 5.6 mois et de viande pour 4 mois avec les importations du Soudan, le ministre a mis en garde contre le stockage des denrées alimentaires en dehors des dépôts accrédités par l’autorité de la sécurité alimentaire et fait état d'une restructuration en cours du commerce intérieur incluant l'établissement de zones logistiques et de centres commerciaux spécialisées.




Traduit et rédigé par: Mohamed Abdel-Hady