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L'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA) organise un colloque sur la situation des droits de l'homme en Egypte
LE CAIRE, 28 déc (MENA) - L'État égyptien, sous le président Abdel Fattah Al-Sissi priorise les droits de l’homme et les valeurs de citoyenneté qu’il applique dans un concept plus large à la lumière du climat de démocratie, d'État de droit et de préservation des libertés publiques et personnelles prévalant actuellement, ont affirmé la ministre de la solidarité sociale, Névine El-Kabbaj, l'ancien ministre des affaires étrangères, Mohamed El-Orabi, des experts, académiciens, politiciens et professionnels des médias au colloque accueilli par l'Agence de presse du Moyen-Orient (MENA) sous le thème "les droits de l'homme en Égypte...la réalité et les garanties".
Certaines organisations en Occident glanent les informations sur l’état des droits de l'homme en Égypte auprès de la Confrérie terroriste des frères et de leurs symboles en fuite qui considèrent ceux qui tuent, attaquent les innocents, les mosquées et les églises comme des prisonniers politiques, déplorent les participants au colloque modéré par l’écrivain-journaliste et PDG de la MENA, M. Ali Hassan.
Pour sa part, la ministre de la solidarité sociale, Névine El-Kabbaj a affirmé que son ministère s’évertuait à assurer les droits socio-économiques pour les classes les plus démunies et que l'Égypte comptait parmi les premiers États à avoir signé les accords internationaux liés à la femme, aux enfants et aux handicapés et s’était dotée d'un parlement représentatif de toutes les tranches de la société.
La décision du premier ministre, Mostafa Madbouly de mettre sur pied une commission ministérielle pour la justice sociale souligne la volonté du gouvernement de veiller à la mise en œuvre des politiques publiques en matière de soins et de protection sociale et répond aux revendications des révolutions du 25 janvier et du 30 juin, a précisé Mme El-Kabbaj avant de rappeler l'approbation récemment par le gouvernement du règlement du code de l'action communautaire no 149 de l'an 2020.
Al-Kabbaj a également mis l'accent sur l'importance du programme social "Solidarité et Dignité" bénéficiant à 3,8 millions de ménages et des efforts de son ministère ayant permis de prendre en charge près de 20 mille enfants de la rue depuis le lancement du programme connexe en 2016.
Évoquant le rôle de la femme et de la jeunesse dans le traitement efficace des questions sociétales, El-Kabbaj a tenu à rappeler que le sujet des droits de l'homme allait au-delà du simple discours et se mesurait selon leur degré d'enracinement sur le terrain, expliquant, par ailleurs, que l'Égypte traitait la pauvreté dans toutes ses formes et que le processus de développement était une responsabilité collective impliquant le gouvernement mais aussi la société.
La ministre a mis en exergue l'initiative présidentielle 'Vie décente" ciblant les ménages dans les villages les plus pauvres afin de conforter le développement socio-économique et culturel, dispenser les services de base à ces derniers et d’améliorer les indices de protection sociale et de l'emploi tout en les liant au plan de développement durable 2030.
Pour sa part, l'ancien ministre des affaires étrangères, Mohamed El-Orabi a critiqué le fait que le dossier des droits de l'homme, lors des dix dernières années, ait été manipulé à des fins politiques par certains États, estimant que des manquements à ces droits étaient constatables dans tous les pays du monde y compris les États-Unis et la Turquie où aller en prison va au-delà de la sanction et de la correction et met fin à toute perspective de réintégration dans la société.
"Il y a un fossé entre la notion des droits de l'homme de certains États et de celle de l'Égypte qui parle d'un système intégré allant du droit à la sécurité, à la santé, à l’éducation, à la protection sociale, à la vie, à l'air sain et ce dossier, elle le gère avec une grande objectivité et dans sa globalité", a -t-il noté.
"La question des droits de l'homme en Occident est plus compliquée, comporte, la liberté d'expression, la démocratie, la liberté de la presse et de la culture, des concepts qui répondent partiellement à ces droits...ce dossier est désormais instrumentalisé pour discréditer les États", explique l'ancien ministre.
"L'Égypte s'est conformée à toutes les chartes des droits de l'homme et a devancé de nombreux pays dans ce domaine.. certains pratiquent un double standard de manière à ce que des pays soient ciblés et que d’autres ne le soit qu’en cas de très graves violations".
Le parlement européen via les communiqués qu'il publie est devenu un outil de pression permanent sur l'Égypte au cours des dernières années du fait qu'il réunit des partis populistes comme le parti des Verts qui exagère certains incidents à des fins politiques.
« Les demandes des organisations internationales des droits de l'homme sont absurdes et aucun État souverain ne peut les accepter raison pour laquelle nos institutions à l'image du parlement et des institutions des droits de l'homme égyptiens doivent assumer leur rôle, d'autant plus qu'il s’avère important de reconstituer le groupe d’amitié entre le parlement égyptien et ses homologues européen et français ».
Sur la même ligne, le rédacteur en chef de la MENA, M. Ali Hassan a affirmé que l'Égypte d’aujourd’hui accordait un intérêt considérable au citoyen et à ses droits fondamentaux à travers les réalisations accomplies sur le terrain et les législations adoptées reflétant un attachement au plus haut sommet de l'État aux droits de l'homme dans leur conception globale et dimensions politique, sociale, économique et autres en vue d'assurer une vie décente et stable au citoyen dans un climat de démocratie et d'État de droit et de préservation des libertés publiques et personnelles.
"Au niveau des libertés politiques, a poursuivi M. Hassan, l'État a autorisé la création de partis politiques de toutes tendances confondues et nous disposons de plus de cent partis qui expriment leurs idées en toute liberté".
"L'Égypte a également honoré les échéances constitutionnelles lors des six dernières années et a organisé à deux reprises les élections présidentielles et parlementaires, ce qui a abouti à une représentation inédite de partis politiques, de la jeunesse, de la femme, des handicapés, des ouvriers, des paysans, des Égyptiens de l’étranger", a-t-il fait remarqué
"L'État a en outre autorisé aux organisations de la société civile d'exercer en toute liberté et a promulgué une loi régissant leurs activités prévoyant l'annulation des peines de prison".
"Le gouvernement est également soucieux que les droits des citoyens ne se limitent pas au volet politique voire englobent les droits économiques et sociaux par le biais d'une série d'initiatives sans précédent favorisant les classes pauvres et les personnes à revenu limité mais aussi les femmes cheffes de famille".
"Le soutien à ces catégories ne s'est pas restreint à l'octroi d'aides en espèce mais a compris également un volet santé par l’intermédiaire de campagnes de dépistage du cancer, de l’hépatite C et le lancement progressif de la couverture maladie universelle", a renchéri M.Hassan, mettant en exergue les efforts déployés pour éradiquer les bidonvilles et fournir à leurs occupants des logements salubres et dignes.
"Malgré la bataille que l'État continue de livrer avec courage et bravoure contre le terrorisme noir, il reste étroitement attaché au respect des droits de l'homme et à la liberté d'expression et d'opinion et nous constatons avec regret que des organisations occidentales obtiennent leurs informations de la confrérie terroriste et ses symboles recherchés par la justice, ce qui les conduit à rédiger des rapports politisés et non objectifs... Le slogan des droits de l'homme est scandé en raison du succès que l'Égypte réalise dans la lutte contre le terrorisme le développement, le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans la région, a noté M. Hassan signalant que toutes ces avancées étaient vues d'un mauvais œil d'acteurs qui ne veulent ni progrès ni stabilité pour l'Égypte et la région, a signalé le PDG de la MENA.
De son côté, la porte-parole de la coordination des jeunes des partis, Chaimai Abdel Elah a qualifié la conception occidentale des droits de l'homme en Égypte d’étroite et de sélective ne tenant pas compte des acquis obtenus pour la première fois par la femme, la jeunesse et les handicapés.
Évoquant les initiatives multiples initiées par l'État en matière de santé et de protection sociale, Mme Abdel Elah a mis l'accent sur les efforts du gouvernement pour assurer des emplois et mettre fin à l'immigration illégale via l'initiative "Bateaux de secours".
Pour sa part, le professeur de droit international, Ayman Salama a dit : « j'aurais souhaité que les motifs des acteurs européens et américains envers toutes les questions liées aux droits de l'homme soient la défense de l'universalité de ces droits et du principe de l'égalité entre tous les pays - grands et petits - tel que le stipule la Charte des Nations Unies et non pas l'arrogance raciste.
M. Salama a cité la grâce présidentielle accordée par le président américain Donald Trump à un certain nombre de citoyens américains, dont certains ont commis de graves crimes de guerre en Irak et ont été condamnés par des tribunaux américains, estimant qu'il s'agissait d'une violation de l'autorité judiciaire et du principe de la séparation des pouvoirs.
Il a poursuivi que la grâce américaine pour des crimes de guerre ou contre l'Humanité constituait une violation flagrante de la Convention édictant l'imprescriptibilité des crimes de guerre et contre l'humanité, adoptée le 26 novembre 1968 par l'Assemblée générale des Nations unies.
En ce qui concerne la République italienne, la Cour européenne des droits de l'homme a rendu le 15 décembre 2016 sa décision selon laquelle l'Italie a dérogé aux droits des migrants détenus à Lampedusa et sur des navires près de Palerme, via la détention par l'autorité italienne - sans fondement juridique clair- de ces migrants non armés, a-t-il précisé, faisant référence au programme électoral adopté en 2018 par le gouvernement italien et des campagnes électorales basées sur le fait que "l'Italie est seulement pour les Italiens" et l'interdiction d’entrée sur le sol italien des immigrants venant du sud de la Méditerranée, rappelant qu’en novembre 2018, un nombre d'experts des droits de l'homme aux Nations-Unies ont appelé l'Italie à revenir sur ces législations qui contreviennent aux règles du droit international.
Et de poursuivre que l'Italie figure en tête des pays ayant transgressé les divers articles des droits de l'Homme, et ce selon les statistiques de la Cour européenne des droits de l'homme sur les violations par les pays européens des articles de la Convention européenne des droits de l'homme depuis 1959 et jusqu'à 2019.
M. Salama a souligné que - selon la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg - l'Italie a aidé le gouvernement libyen d'entente nationale à commettre des crimes graves contre les migrants, envoyé du matériel et du financement aux garde-côtes libyens, payé les salaires des employés dans les centres d'hébergement libyens pour migrants.
Il a expliqué que le tribunal avait indiqué qu'il ne s'agissait pas de centres d'hébergement pour migrants, mais de centres de détention, dans lesquels de graves atteintes aux droits de l'homme sont commises contre des immigrés.
Dans ce contexte, M. Salama a précisé que la France était le deuxième pays européen à enfreindre les droits de l'homme et souligné la nécessité de développer le discours juridique.
Il a enfin confirmé l'attachement par l'Égypte à toutes les conventions internationales des droits de l'homme tels que le stipule la Constitution égyptienne et le fait que le Caire ait traité le dossier des réfugiés de manière professionnelle sans en faire une carte de pression comme certains pays l'ont fait.
Pour sa part, Mme Névine Mossaad, professeur d'économie et de sciences politiques à l'université du Caire et membre du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a indiqué que la direction politique croit dans le rôle de la femme et n'a, à aucun moment, changé cette conviction, ce qui révèle la durabilité de cette tendance.
"La coïncidence de la soumission du dossier des droits de l'Homme avec la victoire des Démocrates à la Maison blanche constitue une habitude pour ce courant de politiser ce dossier en vue de faire pression sur les États", a dit Mme Mossaad, appelant à ne pas surestimer de telles actions.
"L'invitation des politiciens, des chercheurs, des intellectuels et des centres de recherche en Égypte est une fenêtre importante pour ne pas laisser le champ libre aux voix qui s'expriment sur l'Egypte depuis l’étranger", a ajouté Mme Mossaad, mettant en avant le progrès réalisé dans des droits de la femme et son autonomisation sous le mandat du Président Abdel Fattah Al-Sissi.
La femme a soutenu la réforme économique malgré la gravité de son impact sur la famille égyptienne, l'a rappelé fièrement Mme Mossaad, faisant état de la stratégie de développement durable "Vision 2030" favorable à la femme et celle de 2017,visant son autonomisation politique, socio-économique outre sa protection de la violence.
"Au niveau politique, la représentation des femmes dans le parlement est de 25% et 8 portefeuilles ministériels importants leur sont attribués sur la base de la discrimination positive », a-t-elle conclu.
Traduit et rédigé par le desk français de la MENA