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Le gouverneur de la Banque centrale d'Egypte (BCE), Tarek Amer
ABIDJAN, 28 août (MENA) - Le gouverneur de la Banque centrale d'Egypte (BCE), Tarek Amer a appelé la Banque Africaine de développement (BAD) à renforcer le financement des projets et du secteur privé en Afrique et à s'orienter directement vers le marché pour créer des emplois, au lieu de financer les budgets des Etats.
Les besoins et les aspirations de l'Afrique sont de plus en plus croissants, a indiqué M. Amer, intervenant en visioconférence lors de la réunion annuelle 2020 du Conseil des gouverneurs de la BAD, ayant pris fin hier jeudi.
M. Amer a dit avoir appelé, lors la réunion précédente tenue en présence de la Banque Mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI) ainsi que les politiciens africains, à assumer un rôle plus important en faveur des peuples africains et formulé le voeu de voir la BAD répondre favorablement à cet appel.
L'Afrique a de tout temps obtenu une assistance financière des pays développés, demeurée très insuffisante à comparer avec ce que le continent donne à ces pays en devises étrangères, a-t-il poursuivi.
L'Afrique procure à ces pays plus de 547 milliards de dollars chaque année d'exportations en matières brutes, de services et de marchandises alors qu'il ne reçoit que "des miettes", au regard de ce montant, a-t-il renchéri, ajoutant que c'était une équation injuste et inéquilibrée "que nous devons renégocier".
"Si nous parlons d'un commerce dans un seul sens frôlant la barre des 600 milliards de dollars par an, nous constatons que nous avons besoin de fonds proportionnels à ce niveau de commerce. Ce financement est important pour la stabilité des peuples africains afin d'y freiner l'inflation et d'améliorer leurs conditions de vie, raisons pour lesquelles nous avons besoin que la BAD joue un rôle plus grand et qu'elle discute, en notre nom, à ce sujet avec les autres parties", a-t-il insisté.
La BAD peut avoir un rôle auprès des banques centrales et des gouvernements africains pour transférer une partie des réserves bancaires africaines mondiales en faveur des peuples africains, pour débloquer des fonds aux pays africains et pour réduire leur dépendance aux conditions posées par les institutions internationales, a-t-il fait savoir.
Traduit et rédigé par Mona Shoukry