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L'Egypte
LE CAIRE, 06 octobre (MENA) - La chambre égyptienne des représentants a exprimé son vif mécontentement vis-à-vis de la résolution du parlement européen adoptée le 5 octobre 2023 sur l'état des droits de l'homme en Egypte, se référant notamment au cas de Hicham Qassem, estimant que cette mesure s'inscrivait dans la continuité des tentatives injustifiées et désespérées du parlement de se poser en instance d’évaluation, d'orientation,de reddition des comptes en dehors des frontières de ces membres, tout en faisant fi des chartes internationales qui condamnent toute ingérence dans les affaires intérieures d'un pays souverain.
La chambre des représentants a confirmé- dans un communiqué- rejeter cette resolution "mort-née", manquant de crédibilité et de neutralité, mais qu'étant porteuse de la conscience nationale, il lui incombait de faire la vérité sur certains points et de remettre les choses dans leur contexte.
"Concernant le prénommé Hicham Qassem et la demande de sa remise en liberté immediate et inconditionnelle et d'abandonner les charges à son encontre, Nous tenons à souligner que ce dernier est poursuivi pour injure et diffamation contre l'une des figures de l'opposition M. Kamal Abou Aita et que certaines forces politiques et des militants des droits de l'homme s'étaient interposés pour régler le conflit, dans par le biais d'une tentative rejetée par l’intéressé", précise la chambre.
Qassem est également accusé d'agression d'employés publics, durant l'exercice de leurs fonctions.. des mesures ont donc été prises à son égard en vertu du code pénal égyptien, d'autant plus que la mention de sa liberation dans la resolution (européenne) en question est une atteinte à l'indépendance du pouvoir judiciaire, tant prônée par le parlement européen, ce qui reflète une politique de deux poids et deux mesures et constitue une tentative inadmissible et reprouvée de faire pression sur la justice égyptienne à la veille de l'examen du recours déposé par l’intéressé contre la peine de prison qu'il a écopée".
Concernant la demande du parlement européen sur l'importance d'organiser des élections crédibles, libres et intègres en Egypte et d'inciter les autorités à ne pas harceler les figures pacifiques de l'opposition y compris les candidats à la présidentielle, le conseil égyptien des députés a indiqué que ces allegations manquaient d’objectivité et révélaient l'intention délibérée d'avancer des préjugés négatifs sur le scrutin, réaffirmant que l’autorité nationale des elections (ANE) se tenait à égale distance de tous étant l'instance responsable de gérer le processus électoral.
"L'ANE n'a pas constaté de violation, de favoritisme ou de désagréments de la part des organes qui appliquent les decisions relatives au processus electoral, et a mis sur pied une commission de reception des plaintes liées à la présidentielle 2024".
S'agissant de la demande de liberation immediate de prisonniers qui seraient détenus arbitrairement, qualifiés de "prisonniers politiques, dans la dite résolution dont Alaa Abdel Fattah, cela est totalement inacceptable car portant atteinte à la magistrature égyptienne et constitue une tentative inadmissible de politiser ses verdicts, s'indigne la chambre basse égyptienne.
"Quant aux allegations faisant état de l'arrestation de 73 membres de la campagne électorale du candidat potentiel, Ahmed Tantaoui, cette information est contraire à la réalité, n'est que mensonge visant à entacher l'intégrité du processus électoral", réfute la chambre des représentants invoquant pour preuve le fait que le candidat lui même n'a pas révélé les noms de ces soi-disant détenus.
"Nous appelons le parlement européen à concentrer ses efforts sur la situation en Europe où des violations des libertés et des droits sont constatables selon les rapports internationaux, et où l'on relève dans certains pays des excès commis par la police envers la liberté d'expression et de rassemblement et une discrimination raciale et religieuse ainsi qu'un double standard dans l'accueil des réfugiés illustré par une "culture de bienvenue" pour les réfugiés ukrainiens contrairement à ceux en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique, exposés eux à la violence et à un traitement inhumain".
"Nous sommes extrêmement attachés à bâtir des amitiés équilibrées avec les partenaires internationaux y compris le parlement européen et cela s'est concrétisé par l'accueil de trois delegations du parlement européen en 2023 quoique celles-ci doivent reposer sur le respect mutuel loin de toute tutelle", peut-on lire aussi dans le communiqué.
"Nous déplorons les tentatives de parties internationales d’instrumentaliser le dossier des droits de l'homme pour imposer des agendas ou des diktats à certains pays sous prétexte de les protéger bien que sachant pertinemment que cela contrevient à la souveraineté de ces Etats et à leur indépendance", a conclu la chambre basse du parlement égyptien.
Traduit et rédigé par : Mohamed Abdel-Hady