• L'ambassadeur Ehab Badawi, ministre-adjoint des affaires étrangères pour les affaires multilatérales et la sécurité internationale
    L'ambassadeur Ehab Badawi, ministre-adjoint des affaires étrangères pour les affaires multilatérales et la sécurité internationale

NOUAKCHOTT, 16 mars (MENA) - L'ambassadeur Ehab Badawi, ministre-adjoint des affaires étrangères pour les affaires multilatérales et la sécurité internationale, a affirmé que les ambitions légitimes des Etats musulmans se heurtaient à d'immenses défis dont notamment le terrorisme et l’extrémisme religieux.

Les promoteurs de l’extrémisme religieux instrumentalisent le terrorisme pour atteindre des objectifs politiques n'ayant rien à voir avec les fondements de l'Islam, financent et fournissent des refuges aux éléments radicaux, a mis en garde Ehab Badawi, dans son allocution prononcée devant la 49 session des ministres des affaires étrangères de l’Organisation de la cooperation islamique (OCI).

L'Egypte a condamné le terrorisme sous toutes ses formes, étant une violation flagrante des droits de l'homme et des libertés fondamentales, a rappelé le haut diplomate et chef de la délégation égyptienne.

Badawi a mis en exergue le rôle exercé par la prestigieuse institution d'Al-Azhar et de son observatoire de lutte contre l’extrémisme pour réfuter les arguments fanatiques contraires aux valeurs de l'Islam et prôner les valeurs du juste-milieu et de de la modération en conformité avec le vrai Islam.

Il a également fait état de la montée de l'Islamophobie et de la condamnation par l'Egypte de l'autodafé du Saint-Coran auquel se sont livrés des extrémistes dans certains pays, le qualifiant d'acte honteux et provocateur pour des millions de Musulmans dans le monde.

L'Egypte prévient du risque de prolifération de tels actes qui compromettent les religions, exacerbent le discours de la haine et de la violence et appelle à faire primer les valeurs de respect de l'autre et de cohabitation pacifique et à interdire l'atteinte aux religions et de la profanation des lieux saints, estimant que le respect mutuel des divers cultes était la véritable preuve du comportement civilisé et démocratique.

Concernant la conjoncture en territoires palestiniens, Badawi a noté que l'Egypte rejetait toutes les mesures unilatérales et illégales prises par Israel, mettait en garde contre la violation du statu quo historique et juridique de la ville d'Al-Qods et de ses lieux saints, étant une infraction dangereuse aux accords et aux engagements internationaux pertinents pris à cet égard, ayant des repercussions néfastes sur la sécurité et la paix internationales, estimait que la solution à deux Etats restait l'unique option pratique et consensuelle.

L'Egypte, partant de sa responsabilité nationale, arabe et musulmane envers la cause palestinienne n'épargne aucun effort pour aider et protéger le peuple palestinien et exhorte la communauté internationale à assumer ses responsabilités juridiques, morales et humanitaires afin de stopper les implantations israéliennes érigées illégalement sur le sol palestinien, a-t-il poursuivi.

Concernant le dossier libyen, L'Egypte, indique Ehab Badawi, juge important de trouver une solution nationale pacifique et salue la ratification par la chambre libyenne des représentants de l'amendement de la 13e declaration constitutionnelle et le soutien de cette mesure par le Conseil d'Etat, étant une démarche importante pour déterminer les conditions à satisfaire pour organiser simultanément les élections présidentielles et parlementaires sous la supervision d'une autorité impartiale faisant prévaloir les intérêts suprêmes de l'Etat libyen.

L'Egypte s'oppose à tout diktat étranger qu'on imposerait aux Libyens, qui passerait outre le rôle des institutions libyennes conformément aux accords de Skhirat, à toute approche n'émanant pas des Libyens eux-même et ne reflétant pas la situation sur le terrain...et réaffirme l'importance de parvenir à un accord tenant compte de toutes les composantes du peuple libyen, a fait savoir le chef de la délégation de l'Egypte devant l'OCI.

L'Egypte demande notamment le départ des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires de Libye suivant un calendrier précis, réitère son appui aux efforts connexes du comité militaire mixte (5+5) et à la souveraineté et la stabilité de la Libye et la reprise en main par l'Etat du contrôle de toutes les institutions militaires et sécuritaires, ajoute-t-il.

S'agissant du dossier soudanais, Badawi a expliqué que Le Caire soutenait les efforts susceptibles de faciliter le dialogue inter-soudanais afin de traverser la période transitoire actuelle, rétablir la sécurité et stabilité dans le pays selon les priorités approuvées unanimement par les Soudanais, appelait les pays à œuvrer en faveur de la suppression des dettes soudanaises et à la reprise des aides destinées à ce pays afin de lui permettre d'améliorer les conditions de vie et de surmonter sa crise économique.

Pour ce qui est de la Syrie, l'Egypte, a-t-il noté, rejette toute tentative d'immixtion dans les affaires de ce pays ou de lui imposer la politique du fait accompli soit en violant sa souveraineté ou en opérant des changements démographiques administratifs sur son territoire .

Quant au Yémen, l'Egypte affirme son soutien au gouvernement légitime du Yémen, à l’unité de son Etat, son indépendance et intégrité territoriale, exprime son inquiétude envers la non-reconduction de la trêve, qui constitue l'option la plus proche pour aboutir à un règlement politique global au Yémen, répondant aux ambitions de son peuple et mettant fin à sa souffrance humanitaire.

L'Egypte refuse aussi toute atteinte à la sécurité et à la libre circulation maritime dans le Golfe arabe et et le détroit de Bab al-Mandab, étant une menace pour la sécurité et la stabilité régionales aussi bien qu'internationales, a fait savoir l'ambassadeur Ehab Badawi.

Abordant la situation en Somalie, le ministre-adjoint des affaires étrangères a précisé que Le Caire louait les efforts accomplis dans ce pays pour contrer le terrorisme et les repercussions écologiques comme la sécheresse et la desertification et invitait les pays à renforcer leur soutien au gouvernement somalien afin qu'il puisse construire les institutions de l'Etat et réaliser à terme, la stabilité complète et la prospérité pour son peuple.

Évoquant la zone sahélo-saharienne, Badawi a signalé que l'Egypte était vivement préoccupée par la degradation de la conjoncture humanitaire et sécuritaire et de l'escalade de la violence, du terrorisme et des conflits ethniques dans cette région.

L'Egypte apporte son assistance aux pays du Sahel dans les domaines technique, militaire et de lutte contre l’extrémisme notamment par le truchement de l'Agence égyptienne du partenariat pour le développement (AEPD) et du centre international du Caire pour la résolution des conflits, le maintien et la consolidation de la paix (CCCPA), d'autant plus qu'elle participe à la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a-t-il renchéri.



Traduit et rédigé par: Mohamed Abdel-Hady