• Le ministre russe des AE, Sergey Lavrov
    Le ministre russe des AE, Sergey Lavrov

LE CAIRE, 11 avr (MENA) - L'Egypte est l'un des principaux partenaires de la Russie dans la région du Moyen-Orient et le continent africain et la nature de nos rapports est définie dans l'accord de partenariat global et de coopération stratégique signé par les présidents Abdel Fattah Al-Sissi et Vladimir Poutine en octobre 2018, et entré en vigueur en janvier dernier, a affirmé le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov.

Dans un entretien exclusif accordé au quotidien égyptien à Grand tirage "Al-Ahram" dans son numéro à paraître lundi, Lavrov a indiqué que son pays prêtait attention à la reprise des vols directs entre la Russie et les stations balnéaires égyptiennes, une question, selon lui, sur laquelle les spécialistes concernés des deux bords ont travaillé durant les dernières années, disant s'attendre à une reprise prochainement des vols reliant la Russie à Charm El-Cheikh et Hurghada.

Les relations russo-égyptiennes ont progressivement évolué dans de nombreux domaines malgré la pandémie de Covid-19, un dialogue politique est engagé avec des rounds de consultation tenus en mars dernier au Caire au niveau des ministères des affaires, a précisé Lavrov, faisant état d'horizons prometteurs dans d'autres domaines en particulier le tourisme, l'Egypte étant devenue depuis des années une destination prisée des touristes russes dont les flux représentent une source importante dans le revenu national.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe a déploré que la pandémie de Covid-19 ait entraîné une baisse des échanges commerciaux de 6,25 mds de USD en 2019 à 4,54 mds en 2020.

Quant aux crises du Moyen-Orient, il a jugé nécessaire de privilégier la voie politique dans le respect des règles du droit international dont la charte de l'ONU qui proscrit toute interférence dans les affaires intérieures des pays de la région et exige le respect de leur souveraineté et intégrité territoriale

Évoquant la situation au Yémen, Lavrov a dit l'avoir abordée lors de ses pourparlers avec les dirigeants du Golfe et que son pays suivait avec un vif intérêt les développements dans ce pays qui connait une grave grise politico-militaire perdurant depuis six ans.

Nous sommes particulièrement préoccupés par la reprise des heurts sanglants en février dernier dans le gouvernorat de Marib entre les Houthis et les factions loyales au président du Yémen, a-t-il ajouté,estimant que l'accord conclu par ce dernier avec le gouvernement de transition du sud était un pas important vers l'enracinement de la stabilité dans le sud dont les représentants ont décroché un grand nombre de portefeuilles ministériels.

Nous exhortons les belligérants yéménites à exclure l'usage de la force, à emprunter la voie de la paix pour régler les contentieux, a poursuivi le ministre russe, mentionnant, à cet égard, l'initiative saoudienne prônant l'instauration d'une paix durable tenant compte des intérêts de toutes les forces politiques.

M. Lavrov a jugé primordial d'engager un dialogue national inclusif, de lever l'embargo terrestre, aérien, maritime et de mettre en oeuvre les autres mesures urgentes qui s'imposent dans les domaines socio-économiques et humanitaires.

Interrogé sur le dossier syrien, le ministre russe a rappelé que la Syrie était un membre fondateur de la Ligue arabe et avait joué un rôle éminent dans la région, soulignant important de comprendre les circonstances ayant amené en novembre 2011 au gel de son adhésion à la Ligue arabe sur fond d’événements dramatiques ayant embrasé le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord et dont l'Egypte n'a pas été à l'abri.

Lavrov a affirmé que son pays restait engagé au respect de la souveraineté de la Syrie, son unité et son intégrité territoriale, ainsi qu'au droit des Syriens à l’autodétermination conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et aux conclusions du congrès du dialogue national syrien.

Il a ajouté que les dirigeants saoudien et émirati accueillaient avec positivité le retour de la Syrie dans le giron des pays arabes et que Moscou était convaincu que plus vite cette démarche sera prise mieux ça ira afin de créer un climat propice permettant aux Syriens de s'entendre sur un règlement global du conflit qui secoue le pays depuis plus de dix ans.





Traduit et rédigé par: Mohamed Abdel-Hady